Les adieux de l'impérhiannonne

Les dés ont été jetés.

L'empire que je voulais créer, paisible plutôt que belliqueux, basé sur l'échange davantage que sur la monnaie, n'a pu s'épanouir comme je l'aurais souhaité.
En brûlant notre monnaie je n'ai fait qu'encourager un commerce parallèle, la cupidité que je combattais n'a pas pris ombrage de mes actes, le monstre a ressurgit de ses cendres.
Soit.

Cependant j'ai trouvé en mes sœurs une force vive, un espoir, et en faisant héritière une de nos deux ménades, j'espère que ce pour quoi on m'avait élue puisse enfin se réaliser.

Croisant un sage vieillard errant drapé dans une profonde cape de velours sombre un soir d'orage, j'y ai vu un signe.
Aussi comme lui je me retire du monde et de ses turbulences...
Dans la solitude je vais méditer sur la nature humaine et sur mes erreurs lors de ce court règne.
Puissent les muses m'apporter bonne réflexion!
Je vous embrasse tous du fond du cœur!
(et la troubadourhionne s'en va)

J'essaie de déposer des photos mais je n'y arrive pas... De l'aide?

Alors si j'ose dire, j'arrive juste pour vous voir partir... Comme qui dirait, vot'trop grande bonté a profité à tous les faiseurs de trouble qui peuplent c'te contrée comme les autres aussi, de contrées...Je m'désole de n'point-t-avoir pu-t-êt'là lors de vot'règne, p'têt'bien que j'aurais pu vous en quelque sorte exhorter à user d'mon bras séculier pour trancher quelques mains mal placées dont le discours n'est que le chant d'une vilenie qui piétine même la plus pure des ondes dont vous seule savez ouïr la magnificence dont à laquelle chacun devrait se référer ou bien voire même aussi se réclamer pour pouvoir faire jouir tout un chacun de la bonté intrinsèque qui nonobstant semble gésir tout au fond des âmes perdues ou non, d'ailleurs, n'est-ce pas ? Parce que VOUS, vous savez charmer même la plus noire des brutes, alors je regretterai votre présence à nos côtés, la douce mélopée de votre fabuleux-z-instrument et les paroles pleines d'aviserie et de conseillance enchanteresses et en chansons que vous distilliez lors des soirées mémorables que tous nous garderons-z-en mémoire et que nous n'oublierons jamais pour toujours nous les rappeler et en chérir le souvenir, si j'ose dire. Alors Ma Dame, je vous souhaite de partir avec le coeur en paix s'il n'est pas en joie, et de trouver la sérénité qui vous sied comme la douce et éclatante fleur des iris sied à la verte et paisible tranquillité de nos prairies enforestées. COMME QUI DIRAIT !!!

Alors, hein !? Alors voilà, moi, moi, MÔÔÂÂ je suis le plus grand et plus vil de toutes les canailles maritimes que l'océan ait enfanté, et vous ne m'avez pas craint ! Regardez, mirez donc votre peuple, VOILÀ les canailles !! Les voilà, les Sybarites, les satyres (ah, non,pas cette fois ci !), les voleurs, les fourbes ! Moi je ne m'en cache pas ! Et ils ont réussi à vous décourager, à mettre à bas votre volonté qui paraissait pourtant inflexible ! Ah ! Les gueux ! Vous nous quittez donc, en bien belle et intéressante compagnie, à ce qu'il semble ! Alors que Poséidon vous accompagne comme il m'a accompagné, et qu'il vous fasse trouver des créatures plus pures et bienfaisantes que tous ces patrenfouilles de mulebroquets !

Que d'émouvances, si j'ose dire!
Comme qui dirait la pierre de l'indifférence sied au cœur des biens nés, et le velours chatoyant et doux de l'essence des choses sied aux gueux rejetés de nos cités fortifiées non seulement dans leurs murailles mais aussi dans leurs us!
Deux bannis de la société me font leur révérence alors que je tire la mienne, d'où une leçon dans la même veine du verbe.
L'un tranche les secondes en 4 tant son art est raffiné pour délier les langues ou choir le fil du temps d'une vie, l'autre tranche dans son genre aussi tout ce qui dépasse de son champ de vision, à portée de patte en bois cependant!
Tous deux avec un langage fleurit, de ces fleurs que je cueille au passage de ces messages pour en humer les réminiscences plus tard, dans la retraite, dans la douce lumière du cheminement intérieur, comme qui dirait...
C'est cela qui coule dans les chapelets des moines, dans les tapisseries des jeunes oiselles, au fil de la proue du navire aux voiles noires, au cliquetis des chaînes du bourreau, aux pages tournées du bibliothécaire, au gré des danses des jouvenceaux, aux plis des kilts des vaillants, au fil des épées, aux fils de nos Parques...
Cependant...
Il suffirait de la reconnaissance d'un seul, et ma destinée serait bouclée.
Il suffirait de la reconnaissance de mon frère, ce frère jumeau, que j'ai cru reconnaitre un soir parmi les âmes noires de l'Empire, celles que je combattais aux côté de l'Empereur et plus tard en mon nom d'Impérhiannonne.
Ce frère combattu, versant noir de notre fraternité, moi si muséicienne dans l'âme, lui si belliqueux dans ce qui lui reste d'âme.
Oui, un frère de sang parmi les rejetés, les bannis, une âme noir qui pèse si légère pourtant en mon cœur, que j'aimerais tant serrer contre icelui, mais ne puis.
Voila mes amis pourquoi j'attachais tant de sentiments au bourreau et au pirate, en qui je chérissais l'autre part de moi-même, comme qui dirait...