Et ils étaient venus, menés par un homme hâve, décharné, mal rasé, vêtu d’une sorte de
jupette à carreaux rouges ; sa suite, accoutrée de même, avait installé un
campement à la lisière de la Forêt, ou de ce qu’il en restait. Une grande
troupe bigarrée d’hommes, de femmes et même d’enfants, de tous âges, de toutes
couleurs de peau, s’était déplacée, et l’extrême variété des costumes
indiquaient à Takiel des provenances fort diverses...
Se pouvait-il que l’Empire dans son entier eût enfin pris
conscience des enjeux qui se tramaient ici ?
Parmi la foule des humains, Takiel voyait aussi des Elfes. L’un d’eux, un elfe Sylvain,
s’approcha des Cendrés qui s’étaient postés non loin du campement, et les
aborda ; il leur demanda moult détails sur les événements qui avaient
conduit à la destruction de la Forêt, et ne cacha point que de nombreux doutes
existaient quant à la responsabilité qui pesait sur eux ; le reste de
l’Empire semblait persuadé que les Cendrés avaient conclu une sorte d’alliance
avec le Mal pour des raisons obscures. Takiel s’empressa d’essayer de rétablir
la vérité, mais l’Elfe sylvain parut un peu sceptique, continuant de
questionner et affichant une mine hautaine. Tout au long de la journée qui
suivit, les Cendrés restèrent à proximité et expliquèrent à tous ceux qui
voulaient l’entendre, humains, Elfes et autres, les conditions qui avaient
conduit au Cataclysme.
Le soir,tous les humains s’étaient assemblés par délégations sous la tente de l’humain
qui dirigeait, et qui se faisait appeler empereur. Takiel avait mûrement
réfléchi, pendant toute la journée, et, accompagné de Vioni, il décida de se
présenter, car tout le monde parlait d’eux un peu dans le vide et sans savoir
de quoi il retournait exactement. L’empereur l’écouta posément, en silence, et
Takiel sentit que cet homme avait le cœur ouvert et vit qu’il était réellement
animé par la volonté de débarrasser la contrée du Chaos environnant. Après
l’avoir écouté, l’empereur assura le mage Elfe de la sincérité de son
engagement, ce dont Takiel ne doutait plus, et voulut le rassure sur la
possibilité de victoire, ce dont Takiel doutait plus que jamais...L’Elfe assura
alors l’empereur de sa collaboration, ce qui lui semblait la moindre des choses
envers des humains venus jusqu’ici pour les aider. Le souverain remercia et,
pour sceller leur alliance, proposa à boire aux Elfes Cendrés présents.
C’est alors qu’un incident se produisit : l’un des suivants de l’empereur se mit
d’abord à tousser, puis à grogner, ses yeux exorbités s’injectèrent de sang, il
se mit à hurler et s’élança vers le souverain, brandissant une énorme
épée ; les autres soldats présents se précipitèrent et réussirent de justesse
à le maîtriser, lui faisant lâcher son épée. Il fut promptement emmené, écumant
littéralement d’une rage démente et continuant de grogner comme un ours en
colère. Alors que toute l’assemblée, stupéfaite, regardait partir l’infortuné
guerrier, Takiel sentit son échine se hérisser comme sous l’effet d’un courant
d’air glacé d’outre-tombe. Une vibration, une onde maléfique, provenait du sol,
non, de l’épée ! Un simple regard confirma la provenance chaotique de
l’arme : elle transpirait le Mal comme un bœuf sue sous
l’effort...Personne d’autre ne semblait voir, le mage hurla alors à l’adresse
de l’empereur, qui allait ramasser la lame : » N’y touche
pas ! » Interdit, l’homme s’immobilisa, et Takiel
continua : »Je sens dans cette épée la présence du Chaos ! Qu’on
me donne de l’eau, et je puis tenter de la détruire ! » Il alla
ensuite ramasser une pierre, puis décrocha la fibule de la cape d’un noble qui
se tenait là, sans que celui ne réagisse ; il versa le contenu du broc
qu’on lui avait donné sur l’épée, posa dessus la fibule, puis frappa le tout de
la pierre en prononçant l’incantation qui permettait de précipiter la
destruction d’un métal. Les humains appelleraient plus tard ce sort
« Sardaignolose ». L’arme commença à fumer, à rougeoyer, et à tomber
en poussière devant l’assistance médusée.
jupette à carreaux rouges ; sa suite, accoutrée de même, avait installé un
campement à la lisière de la Forêt, ou de ce qu’il en restait. Une grande
troupe bigarrée d’hommes, de femmes et même d’enfants, de tous âges, de toutes
couleurs de peau, s’était déplacée, et l’extrême variété des costumes
indiquaient à Takiel des provenances fort diverses...
Se pouvait-il que l’Empire dans son entier eût enfin pris
conscience des enjeux qui se tramaient ici ?
Parmi la foule des humains, Takiel voyait aussi des Elfes. L’un d’eux, un elfe Sylvain,
s’approcha des Cendrés qui s’étaient postés non loin du campement, et les
aborda ; il leur demanda moult détails sur les événements qui avaient
conduit à la destruction de la Forêt, et ne cacha point que de nombreux doutes
existaient quant à la responsabilité qui pesait sur eux ; le reste de
l’Empire semblait persuadé que les Cendrés avaient conclu une sorte d’alliance
avec le Mal pour des raisons obscures. Takiel s’empressa d’essayer de rétablir
la vérité, mais l’Elfe sylvain parut un peu sceptique, continuant de
questionner et affichant une mine hautaine. Tout au long de la journée qui
suivit, les Cendrés restèrent à proximité et expliquèrent à tous ceux qui
voulaient l’entendre, humains, Elfes et autres, les conditions qui avaient
conduit au Cataclysme.
Le soir,tous les humains s’étaient assemblés par délégations sous la tente de l’humain
qui dirigeait, et qui se faisait appeler empereur. Takiel avait mûrement
réfléchi, pendant toute la journée, et, accompagné de Vioni, il décida de se
présenter, car tout le monde parlait d’eux un peu dans le vide et sans savoir
de quoi il retournait exactement. L’empereur l’écouta posément, en silence, et
Takiel sentit que cet homme avait le cœur ouvert et vit qu’il était réellement
animé par la volonté de débarrasser la contrée du Chaos environnant. Après
l’avoir écouté, l’empereur assura le mage Elfe de la sincérité de son
engagement, ce dont Takiel ne doutait plus, et voulut le rassure sur la
possibilité de victoire, ce dont Takiel doutait plus que jamais...L’Elfe assura
alors l’empereur de sa collaboration, ce qui lui semblait la moindre des choses
envers des humains venus jusqu’ici pour les aider. Le souverain remercia et,
pour sceller leur alliance, proposa à boire aux Elfes Cendrés présents.
C’est alors qu’un incident se produisit : l’un des suivants de l’empereur se mit
d’abord à tousser, puis à grogner, ses yeux exorbités s’injectèrent de sang, il
se mit à hurler et s’élança vers le souverain, brandissant une énorme
épée ; les autres soldats présents se précipitèrent et réussirent de justesse
à le maîtriser, lui faisant lâcher son épée. Il fut promptement emmené, écumant
littéralement d’une rage démente et continuant de grogner comme un ours en
colère. Alors que toute l’assemblée, stupéfaite, regardait partir l’infortuné
guerrier, Takiel sentit son échine se hérisser comme sous l’effet d’un courant
d’air glacé d’outre-tombe. Une vibration, une onde maléfique, provenait du sol,
non, de l’épée ! Un simple regard confirma la provenance chaotique de
l’arme : elle transpirait le Mal comme un bœuf sue sous
l’effort...Personne d’autre ne semblait voir, le mage hurla alors à l’adresse
de l’empereur, qui allait ramasser la lame : » N’y touche
pas ! » Interdit, l’homme s’immobilisa, et Takiel
continua : »Je sens dans cette épée la présence du Chaos ! Qu’on
me donne de l’eau, et je puis tenter de la détruire ! » Il alla
ensuite ramasser une pierre, puis décrocha la fibule de la cape d’un noble qui
se tenait là, sans que celui ne réagisse ; il versa le contenu du broc
qu’on lui avait donné sur l’épée, posa dessus la fibule, puis frappa le tout de
la pierre en prononçant l’incantation qui permettait de précipiter la
destruction d’un métal. Les humains appelleraient plus tard ce sort
« Sardaignolose ». L’arme commença à fumer, à rougeoyer, et à tomber
en poussière devant l’assistance médusée.